Cours : L'Hérédité non-mendélienne

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Introduction

L'hérédité non mendélienne, également appelée génétique non mendélienne ou exception mendélienne, désigne la transmission de caractères qui ne suivent pas les principes traditionnels de l'hérédité, tels que décrits par Gregor Mendel dans ses expériences sur les pois. Ce phénomène démontre une relation plus complexe entre les gènes et leur expression qu'on ne le pensait initialement.

Contexte

Les découvertes de Gregor Mendel sur les pois ont jeté les bases de notre compréhension de la génétique, décrivant des caractères simples gouvernés par deux allèles à chaque locus et suivant les principes de dominance, de ségrégation et d'assortiment indépendant. Cependant, de nombreuses exceptions à ces règles ont été observées chez divers organismes, ce qui ne peut être expliqué par les seules lois de Mendel.

Mécanismes d'hérédité non mendélienne

Hérédité cytoplasmique

L'hérédité cytoplasmique implique la transmission de caractères non codés dans l'ADN nucléaire, mais dans les organites cytoplasmiques, tels que les mitochondries et les chloroplastes. Parmi les exemples, on peut citer les caractères maternels chez les animaux et les plantes autofécondantes présentant des schémas héréditaires inhabituels. Les mécanismes sous-jacents à l'hérédité cytoplasmique peuvent être dus à des facteurs tels que des gènes extranucléaires, des virus à ARN ou des modifications épigénétiques.

Hérédité mitochondriale

Chez la plupart des eucaryotes, les mitochondries sont héritées maternellement, ce qui signifie que la progéniture reçoit son ADN mitochondrial (ADNmt) exclusivement de la mère. La présence de plusieurs ADNmt dans une cellule entraîne une hétéroplasmie génétique, qui peut influencer l'expression des gènes et les résultats phénotypiques.

Empreinte génomique

L'empreinte génomique est un phénomène épigénétique dans lequel l'expression des gènes est influencée par l'origine parentale des schémas de méthylation de l'ADN. Ce processus résulte de la méthylation différentielle des allèles lors de la formation des spermatozoïdes ou des ovules, entraînant le silençage ou l'activation de gènes spécifiques selon leur origine parentale. L'empreinte génomique contribue au développement et à la croissance normaux de la progéniture, mais une empreinte aberrante peut entraîner des maladies comme les syndromes de Prader-Willi et d'Angelman.

Inactivation de l'X chez les mammifères

L'inactivation de l'X, ou lyonisation, est un processus par lequel l'un des deux chromosomes X des mammifères femelles est inactivé afin d'assurer des niveaux d'expression égaux entre les mâles (XY) et les femelles (XX). Ce processus se produit au début du développement embryonnaire et est initié par un long ARN non codant appelé XIST. Le caractère aléatoire de l'inactivation de l'X garantit que le chromosome X maternel ou paternel reste actif dans les cellules individuelles, ce qui entraîne un mosaïcisme.

Systèmes de distorsion de la ségrégation

Certains organismes ont développé des mécanismes génétiques complexes pour perturber les ratios de ségrégation mendéliens. Ces systèmes impliquent des gènes qui influencent leur propre fréquence de transmission, ce qui entraîne leur surreprésentation ou leur sous-représentation dans la progéniture. Parmi les exemples, on peut citer le gène de segmentation de la drosophile, l'ultrabithorax (Ubx), et le locus du maïs, le locus Per1.

Études de cas et applications concrètes

Détermination du sexe hétérogamétique chez les insectes

Certaines espèces d'insectes présentent des mécanismes de détermination du sexe qui diffèrent du système XY observé chez les mammifères. Par exemple, chez les lépidoptères (papillons et mites), les mâles sont généralement hétérogamétiques (X0), tandis que les femelles possèdent deux chromosomes X. La présence de plusieurs chromosomes X entraîne un mode de transmission non mendélien.

Conjugaison bactérienne

Les bactéries peuvent échanger du matériel génétique par un processus appelé conjugaison, au cours duquel des plasmides (ADN extrachromosomique) sont transférés d'une bactérie à une autre. Ce transfert horizontal de gènes permet une adaptation et une évolution rapides en réponse aux changements environnementaux.

Implications cliniques de la transmission non mendélienne

La compréhension des modes de transmission non mendélienne est essentielle au diagnostic et au traitement des maladies génétiques. Par exemple, connaître l'origine parentale d'un allèle muté peut aider à prédire le risque de maladie ou à éclairer les stratégies de dépistage prénatal dans les cas de troubles de l'empreinte génomique comme les syndromes de Prader-Willi et d'Angelman. De plus, l'étude des profils d'inactivation du chromosome X peut contribuer au développement de thérapies pour les maladies liées à l'X, comme l'hémophilie.

Conclusion

L'hérédité non mendélienne présente une déviation fascinante de la génétique mendélienne traditionnelle, soulignant la complexité et la diversité des systèmes génétiques chez divers organismes. Comprendre ces exceptions nous permet d'approfondir nos connaissances sur les mécanismes génétiques, d'améliorer les outils de diagnostic des maladies héréditaires et de faire progresser les stratégies de thérapie génique.

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